Rue Earl

Emplacement : rue Earl
Époque : 1750-1800

L’histoire qui se cache derrière la rue Earl à Kingston est très intéressante : c’est une histoire qui nous donne un aperçu des dynamiques sociales se déroulant au 18ème siècle. En ce temps-là, une pensée, voulant faire de la sensibilité, de l’égalité et du respect entre les hommes et les femmes les lignes directrices d’une bonne conduite, émerge (probablement suscitée par les philosophes de cette époque). Hugh Earl, de qui la rue Earl tient son nom, est un marin écossais ayant épousé Anne, la plus jeune fille de Molly Brant et Sir William Johnson, en 1793 ou 1794. Anne et Hugh se marient probablement pour l’amour et la dévotion sincère qu’ils éprouvent l’un pour l’autre; une passion motivée et encouragée était, à cette époque, une raison légitime pour s’épouser (par opposition aux mariages arrangés pratiqués dans le passé).

Contrairement à sa mère, Molly Brant, fidèle toute sa vie à ses traditions Mohawks, Anne se bat pour maintenir son mode de vie à l’européenne, tout en continuant à honorer ses origines Mohawks. Bien qu’à cette époque, des progrès sont notables en matière d’égalité entre les races et les sexes, les peuples aborigènes se sentent encore parfois dégradés, jugés et dévalorisés de par leurs coutumes et leurs tenues traditionnelles. Ces sentiments de mépris et de rabaissement sont probablement les raisons pour lesquelles les filles de Molly Brant choisissent de s’identifier davantage à la culture européenne ambiante à Cataraqui. De plus, l’assimilation à la culture occidentale est fortement encouragée par leur oncle et chef Mohawk. Joseph Brant.

Anne est chanceuse d’épouser le capitaine Hugh Earl (en 1812, il passe aux commandes de la Marine provinciale dans le lac Ontario, ce qui lui vaut le titre de capitaine), connu pour être un gentilhomme de bonne réputation. La mère d’Anne, Molly Brant, matrone d’un clan des Mohawks et conjointe de fait, possède une liberté et une indépendance qu’Anne n’a pas. À l’époque, la loi ne reconnait pas les femmes mariées comme des êtres indépendants. L’autonomie d’Anne ainsi que sa qualité de vie furent donc entièrement déterminés par son mari, mais ce dernier lui laissa heureusement toute sa liberté.

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