Histoire LGBTQ

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Introduction

Alors qu’il y a toujours eu des gens ayant des attirances sexuelles pour le même sexe et/ou des relations amoureuses de toutes sortes, il y a toujours eu des gens non conformes aux genres et aux rôles sexuels conventionnels. Les personnes reconnues aujourd’hui comme gays, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, transsexuelles et queers sont des termes relativement récents.

Des histoires gays, lesbiennes et bisexuelles de pré-Seconde Guerre mondiale à Kingston existent très certainement, mais nous ne possédons que trop peu d’informations non seulement par le manque de documents officiels et de groupes ou d’organisations queers existants à cette époque ; mais aussi par le changement de définition du mot «queer», un terme récupéré à partir d’une insulte très offensive devenu un inclusif pour la différence sexuelle. « Queer » englobe les termes « gays », « lesbiennes », « identités non- hétérosexuels », « bisexuels » et autres.

La mise en lumière de leur histoire rendit fière la communauté Queer tout en leur redonnant leur identité. En effet, on retrouve des traces d’histoires Queer dès la Grèce antique où des liaisons homosexuelles avaient lieues, Sappho de Lesbos célébrait l’amour entre femmes dans sa poésie et en Europe pendant la Renaissance, l’amour homosexuel masculin et féminin existait au sein du monde religieux. Les historiens ont examiné des journaux intimes, des lettres, des rapport de la Cour et y ont découvert un penchant homosexuel dans la vie de nombreux “grands” noms de l’histoire occidentale, comme Achille de l’Iliade, Alexandre le Grand , Leonardo de Vinci , le roi Edouard II d’Angleterre , la poètesse Edna St. Vincent Millay , ou encore les écrivaines Gertrude Stein, Virginia Woolf et bien d’autres.

La retranscription de l’histoire Queer de Kingston s’est révélée être un défi. En l’absence de données tangibles comme celles mentionnées ci-dessus, nous avons tenté de retranscrire l’histoire Queer de la ville à partir des archives, les documents que nous trouvions apportèrent souvent plus de problèmes que de solutions. Comme le note Marney McDiarmid dans sa thèse sur l’histoire des Queers à Kingston : « Les sources d’archives sont (…) inégales, principalement parce que seulement un certain nombre d’événements attirèrent l’attention des médias mais aussi parce que la plupart des activités gays furent passées sous silence afin de conserver les intérêts d’hétérosexuels et comme d’homosexuels ».

En raison de ce manque d’informations, cet itinéraire est fondé en grande partie sur la thèse de McDiarmid, intitulé « De bouche à oreille: l’histoire orale des lesbiennes et des gays de Kingston de la Seconde Guerre Mondiale à 1980 » (L’université de Queen’s – Département d’histoire, 1999). McDiarmid a basé son projet sur des entretiens avec des personnes qui ont participé aux événements qu’ils décrivent. Certains de ces narrateurs sont identifiés par leurs vrais noms, d’autres par des pseudonymes ou seulement leurs prénoms.

Alors que de nombreuses histoires Queer proviennent plus généralement des grandes villes, celle de Kingston offre une bonne occasion d’observer et de théoriser le rôle des identités et des relations sociales dans les petites communautés, où l’anonymat et les quartiers spécialisés de la grande ville l’empêchent. Il n’y a pas de « quartier gay » à Kingston, ainsi les gens qui n’ont pas révélé publiquement leur homosexualité durent travailler dur pour maintenir la confidence dans une petite ville où le travail est interconnecté à sa vie sociale.

Le portrait de Kingston qui se dégage de la recherche de McDiarmid est celle d’une ville divisée par les classes sociales et entre personnes diplômées ou non. La communauté homosexuelle de Kingston fut à la fois révélée par et confrontée à des fractures raciales, sociales et de genre, qui ont défini un grand nombre de petites villes canadiennes. Malgré ces fractures, le fait de partager la même orientation sexuelle et la même marginalité a plus souvent rassembler les gens.

Dans le même temps, la plupart des histoires racontées par les narrateurs de cet itinéraire reflètent l’impact que ces identités catégorisées ont eu sur la vie des gens . Le travail de McDiarmid offre plus que juste un aperçu du passé de Kingston : sa thèse offre une occasion de réfléchir sur les façons dont les gens définissent et sont définis par catégories sociales, ainsi que sur le fait que ces catégories ne tiennent pas compte des contacts et des communautés formées malgré tout.

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