PROCLAMATION DE LA PREMIÈRE JOURNÉE DE FIERTÉ GAY ET LESBIENNE À KINGSTON

Adresse: 216 rue Ontario
Période : Après 1950

Lorsque l’Association Homophile de Queen’s (AHQ) a demandé pour la première fois que la Ville de Kingston proclame une journée de fierté Gay et Lesbien en 1984, le conseil municipal a voté contre, sans explication. On dû attendre 1992 pour que la mairesse Helen Cooper proclame finalement cette Journée, ce mouvement fit l’objet de nombreuses controverses.

En tant que nouvelle conseillère municipale en 1985, Helen Cooper avait été l’unique vote en faveur pour la Gay Pride. Malgré tout quand elle arriva au pouvoir en tant que mairesse, elle vota contre la demande de proclamation de 1991. Un geste qu’elle reniera plus tard, plaidant pour une tentative malavisée d’abstention, pour ne pas imposer son point de vue à la communauté de Kingston et pour éviter d’attiser la colère des homosexuels.

Les résidents Queer de Kingston et leurs alliés réagirent à son « volte-face » sur la question par une campagne d’envoi de lettres. La mairesse reçut environ 150 lettres, dont beaucoup étaient une lettre standard: «Nous nous attendions à ce que vous démontriez autant de leadership et de courage en ce qui a attrait aux questions progressistes et sensibles que vous l’aviez fait en tant que conseillère; nous vous attendions à ce que vous fassiez la différence. »

Les lettres, de personnes qu’elle ne connaissait pas, de connaissances et d’amis proches, peuvent avoir influencé la mairesse. Mais dans une interview qu’elle donna au Whig-Standard, Mme Cooper rapporta l’incident qui lui fit changer d’avis: alors qu’elle était au Rendez-vous des Buskers, elle entendit un homme dire à son fils qu’il y avait «beaucoup de pédés autour » et qu’il allait lui enseigner «comment les dénigrer ». Mme Cooper fut perturbée par cela et réalisa qu’elle ne pouvait plus «justifier une telle violence comme isolée et exagérée… ça se passait ici à Kingston. »

Pendant ce temps, les organisateurs de la Semaine de la fierté de Kingston avaient changé, à plusieurs reprises, leur stratégie. Après que leur demande pour la proclamation soit refusée par le conseil en 1985 et 1986, les membres du Comité abandonnèrent cette tactique et décidèrent de ne plus dépenser leur énergie à se cogner la tête « contre le mur de briques » du conseil de la ville. Durant les cinq ans après les premières célébrations de la Fierté à Kingston, la Marche pour la fierté passa d’une « promenade » de huit ou dix personnes en 1985 sur les trottoirs de la rue Princess à un groupe d’environ 50 avec des bannières prenant la rue elle-même en 1990, à finalement un groupe de 150 avec des mirlitons et des pancartes en 1991. Cette année-là, le comité s’efforça de nouveau à obtenir la bénédiction du conseil de la ville qui fut encore une fois rejetée. En 1992, le comité changea de nouveau de stratégie. Au lieu de saisir le conseil municipal, les organisateurs allèrent directement à la mairie, qui a le droit de proclamer des journées officielles au nom de la ville et qui approuve, chaque année, à différents groupes, près d’une centaine de demandes de ce genre.

Le 20 Juin 1992, la Mairesse Cooper proclama officiellement une journée de fierté pour les lesbiennes, gays et bisexuels sur la page réservé à la Ville au Whig et la conseillère Pam Havery lut la proclamation à haute voix sur les marches de l’Hôtel de ville. Les deux femmes devinrent des cibles suite à leurs actes. Conseiller George Stoparczyk critiqua la mairesse suite à la publication de la proclamation, se plaignant qu’«elle le faisait passer comme quelque chose approuvé par l’ensemble du conseil», Gary Bennett et Alex Lampropoulos affirmèrent qu’en parlant sur les marches de l’hôtel de ville, Pam Havery avait outrepassé ses limites, au nom de toute la ville plutôt que de son propre bureau.

En 1993, la mairesse Cooper est allé encore plus loin que l’année précédente, en se proclamant elle-même, sur les marches de l’hôtel de ville, le 19 Juin, journée de fierté pour les lesbiennes, gays et bisexuels. En 1994 et 1995, Ken Matthews et Gary Bennett, qui avaient tous deux voté contre la proclamation, en 1991, proclamèrent, en tant que maire et sans l’avis conseil, des jours de fierté. Depuis, un Mois de la fierté est devenu un événement régulier du calendrier de Kingston. Comme membre du comité Fierté, Nancy Tatham mentionna dans un article du Whig en 1995, « les gens changent leurs façons de penser. Les gens apprennent des choses. Et c’est l’enjeu de trucs comme le Mois de la fierté”.

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