LE CENTRE DES FEMMES DE KINGSTON

Adresse : 110 rue Queen
Période: Après 1950

Du début des années 1970 au début des années 1980, comme il n’y avait aucune organisation répondant spécifiquement à leurs besoins, les féministes lesbiennes de Kingston considèrent le Centre des femmes de Kingston (110, rue Queen) comme leur foyer. Le Centre des femmes fut fondé grâce aux efforts de quelques femmes de l’Université Queen’s, qui sollicitèrent un financement, auprès de la secrétaire d’État, en plein essor du mouvement féministe de Kingston. Au centre, les femmes de Kingston organisèrent des ateliers et des discussions sur la santé, la sexualité, la procréation, leur position dans la vie active ou à la maison, sur la violence faite aux femmes et sur les questions familiales. Le centre accueillait également des groupes de sensibilisation dont le but était d’aider les femmes à d’abord reconnaître leur statut de seconde classe, puis à comprendre comment utiliser cette prise de conscience pour changer leur propre vie et la société en général.

Dans les années 1970, le Centre des femmes de Kingston était un site de débat animé et le rôle des lesbiennes dans le collectif fut un sujet qui suscita beaucoup de discussions. Toutefois, selon les lesbiennes interrogées, la relation entre les féministes hétérosexuelles et homosexuelles n’était ni agressive ni complaisante. Bien que les femmes hétérosexuelles impliquées avec le centre pouvaient être homophobes, il n’y avait pas vraiment assez de féministes lesbiennes, à l’époque, les distinguer du reste de la communauté. Les féministes homosexuelles de Kingston concentraient leur énergie politique sur «les problèmes des femmes», tout en explorant leur sexualité à travers les amitiés et les relations intimes. De nombreuses femmes furent satisfaites du centre, qui leur apportait l’appui et l’enthousiasme d’un réseau de lesbiennes avec qui elles pouvaient explorer leur sexualité, sans avoir à s’afficher publiquement. Être féministes était déjà assez risqué. En effet, de nombreuses femmes homosexuelles ayant divorcé, devinrent vulnérables. Les risques pour ces femmes étaient réels; dans certains cas, les ex-maris menaçaient d’exposer leurs sexualités au grand jour, si elles ne leur donnaient pas la garde des enfants.

Les activités féministes des années 70 furent un précurseur de l’expansion de la communauté féministe et féministe lesbienne qui caractérisa Kingston dans les années 80. Ces années furent annonciatrices de la croissance dynamique du nombre de femmes au sein des services et des institutions culturelles. Des réponses féministes face à la violence faite aux femmes prirent la forme de foyer abritant les victimes d’agressions sexuelles. Un nombre croissant de féministes hétérosexuelles assumèrent publiquement leur homosexualité et établirent collectivement des expressions de la culture des femmes («Womyn») tels que Red Emma, un café ouvert exclusivement aux femmes; Mrs. Dalloway, une librairie des femmes; et GAIA, un festival de musique pour femmes. Dans une certaine mesure cette activité fébrile est née de la volonté de lesbiennes qui trouvaient difficile de rencontrer d’autres femmes et de soutenir la communauté. Autre que le Centre des femmes ou celui du sport, il y avait quelques espaces publics que ces femmes pouvaient appeler Maison.


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